Consultation internationale pour la réalisation d’une étude socio
anthropologique sur le mariage précoce et la scolarisation des filles en
Mauritanie
I.
Contexte
La
Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à
l’égard des femmes (CEDEF) mentionne le droit à la protection contre le
mariage d’enfants à l’article 16, qui stipule: "Les fiançailles et le
mariage d’un enfant n’ont aucun effet juridique et toutes les mesures
nécessaires, y compris la législation, doivent être prises afin de fixer
un âge minimum pour le mariage...” Bien que le mariage d’enfant ne soit
pas évoqué clairement dans la Convention relative aux droits de
l’enfant, le mariage d’enfants entraine la violation d’autres droits –
tels que le droit d’exprimer leurs opinions librement, le droit à la
protection contre toutes les formes d’abus, et le droit d’être protégé
contre les pratiques traditionnelles néfastes – et est souvent abordé
par le Comité des droits de l’enfant.
Bien que la convention ait
été ratifiée par 188 pays, en 2014 le mariage avant l’âge de 18 ans
demeure une réalité pour beaucoup de jeunes filles. Selon les
estimations de l’UNICEF en 2014, à travers le monde, plus de 70 millions
de femmes âgées de 20-24 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans.
Dans de nombreuses régions du monde, les parents encouragent le mariage
de leurs filles alors qu’elles sont encore des enfants dans l’espoir que
le mariage leur sera profitable à la fois financièrement et
socialement, tout en allégeant le fardeau de la famille. A ces
déterminants socio-économiques, s’ajoutent souvent également des
facteurs religieux et culturels.
Le mariage des enfants est une
violation des droits de l’enfant, il compromet le développement des
filles et des garçons, se traduit souvent par une grossesse précoce et
l’isolement social, avec peu d’éducation et une mauvaise formation
professionnelle qui renforcent le caractère sexo-spécifique de la
pauvreté.
La Mauritanie s’est résolument engagée depuis les deux
dernières décennies dans une véritable dynamique de protection et de
promotion des droits fondamentaux de la femme. Elle a ratifiée la CEDEF
en 2001 et la Charte Africaine sur les Droits de la Femme et le
Bien-être de l’Enfant en 2005. Conformément à ces conventions, la
législation mauritanienne fixe l’âge légal du mariage à 18 ans.
Cependant, plusieurs sources statistiques indiquent que la pratique du mariage précoce continue en Mauritanie.
Selon le MICS 2011[1], 37% des femmes âgées de 20-49 se sont mariées avant leur 18ième anniversaire et 4% d’entre elles sont en union polygamique.
Les
taux de prévalence actuels cachent des disparités géographiques et
ethniques. Le taux du mariage précoce varie beaucoup entre zones
urbaines (33 %) et rurales (41 %). Le taux des femmes âgées de 15-49 ans
qui se sont mariées avant 15 ans et avant 18 ans varie aussi entre les
régions et se situe respectivement à 21% et 56% au Grogol, et à 8 % et
21 % au Tagant.
Les taux de mariage avant 15 ans les plus
importants sont enregistrés au sein des communautés Arabe et Pulaar (15 %
et 14 %) alors que le taux le plus faible est enregistré au sein de la
communauté wolof (6.1 %). La communauté Pulaar reste celle qui pratique
le plus le mariage précoce qu’il soit avant 15 ans ou avant 18 ans
(respectivement 14% et 44%). Notons aussi que le mariage avant l’âge
légal de 18 ans est toutefois plus fréquent chez les Soninkés (39 %)
qu’au sein de la communauté arabe (33 %).
Les risques[2]que
ces filles encourent en matière de santé sont énormes, 23% des filles
15-19 mariées ont déjà commencé leur vie féconde et parmi elles, 4% ont
eu une naissance vivante avant même leur 15ième anniversaire.
La faible utilisation des méthodes de contraception (3%) explique en
partie les taux des grossesses précoces et des grossesses multiples dans
cette catégorie d’âge. Il faut noter que selon, des études
mondiales, les complications liées à la grossesse sont la principale
cause de décès chez les filles de ce groupe d’âge. La déclaration des
professionnels de santé mauritaniens en faveur de l’abandon du mariage
précoce indique que les dangers liés à la grossesse précoce sont le
risque de mortalité accru, risque de naissance prématurée accru,
complications au cours de l’enfantement, insuffisance pondérale du
nouveau-né et risque accru qu’il ne survive pas. cette déclaration cite
l’exemple de l’étude menée sur 79 cas de fistule qui montre que 42% des
femmes touchées ont accouché leur premier enfant à un âge compris entre
15 et 20 ans et 29% se sont mariée à un âge compris 12 et 15 ans
Aussi,
le mariage précoce est très lié au niveau d’instruction 48 % parmi les
filles non instruites pour seulement 13 % pour les filles de niveau
secondaire ou plus. D’ailleurs, l’analyse secondaire du MICS montre que
le mariage précoce explique en partie l’abandon scolaire des filles.
Près d’un quart (23 %) des filles qui ont abandonné l’école avant la fin
du fondamental l’ont fait parce qu’elles se mariaient. Il existe donc
une interrelation entre le mariage précoce et la non scolarisation des
filles et ces deux pratiques s’enracinent dans des normes sociales qui
confèrent un statut socio-économique défavorable aux filles et
renforcent les inégalités de genre. D’autres raisons socio-culturelles
non spécifiées sont à l’origine de la non scolarisation de 28% des
filles non scolarisées et 21% des motifs d’abandon.
Compte tenu
des effets positifs de l’éducation des jeunes filles sur les générations
futures, la non-scolarisation -due entre autres au mariage précoce- est
susceptible d’avoir un impact négatif non seulement sur le bien-être et
la survie des enfants, mais aussi sur les femmes qui ont été mariées de
manière précoce et la santé de celles-ci, et enfin sur le fait de
perpétuer la pratique même du mariage précoce. Il a été démontré que les
jeunes femmes qui sont allées à l’école secondaire courent jusqu’à six
fois moins de risques de se marier avant 18 ans, ce qui veut dire que
l’éducation est la meilleure stratégie pour protéger les filles et
combattre les mariages d’enfants.
Justification de l’étude
Au
cours de la journée internationale de la fille, célébrée en 2012 sous
le thème de : « Ma vie, mon droit, mettre fin aux mariages d’enfants »,
les agences des Nations Unies (UNFPA, l’UNICEF et ONU-Femmes), en
collaboration avec le Réseau inter institutions pour les femmes et
l’égalité des sexes, ont rappelé que l’objectif de cette journée était
d’attirer l’attention sur la nécessité de répondre aux défis auxquels
les filles sont confrontées et de promouvoir leur autonomisation et
l’exercice de leurs droits fondamentaux.
Pour cette journée
inaugurale, plusieurs institutions des Nations Unies abordent en commun
le problème du mariage d’enfants, qui est une violation fondamentale des
droits de l’homme et l’exposent à de lourdes conséquences sur toutes
les facettes de la vie.
Un appel aux gouvernements a alors été
fait pour agir de toute urgence, en partenariat avec les acteurs de la
société civile et la communauté internationale, afin de mettre fin à
cette pratique néfaste et de :
· Promulguer et appliquer des
textes de loi qui font passer l’âge minimum du mariage à 18 ans pour les
filles et de sensibiliser le grand public au fait que le mariage
d’enfants est une violation des droits de l’homme ;
· Améliorer
l’accès à une éducation primaire et secondaire de qualité et éliminer
l’écart entre filles et garçons en matière de scolarisation ;
·
Mobiliser filles, garçons, parents, dirigeants et militants pour changer
les normes sociales néfastes, promouvoir les droits des filles et
améliorer leurs perspectives d’avenir ;
· Aider les filles qui
sont déjà mariées en leur donnant des options en matière de
scolarisation, de services de santé sexuelle et procréative, de
compétences utiles à la vie quotidienne, de perspectives d’avenir et de
recours contre la violence au foyer ;
· Combattre les causes
profondes du mariage des enfants, y compris la discrimination sexuelle,
le peu de valeur accordé aux filles, la pauvreté et les justifications
culturelles et religieuses.
De même, l’Union africaine a lancé cette année la campagne
Mettre fin au mariage précoce en Afriquepour deux ans
.Cette
campagne doit être lancée dans dix pays dont la Mauritanie avant la fin
de l’année 2014. L’UNICEF a pris l’engagement de soutenir cette
campagne à travers notamment l’appui à la production des évidences et de
renforcement des systèmes de suivi et évaluation.
C’est dans ce
cadre que s’inscrit la présente étude, elle vise à étudier deux
phénomènes qui semblent avoir une interrelation à savoir le mariage
précoce et la scolarisation/déscolarisation des filles. La Mauritanie
est fortement frappée par les deux phénomènes, et selon le MICS 2011,
37% des femmes âgées de 20-49 ans se sont mariées avant 18 ans et
environ 22 % des enfants 6- 11 ans sont en dehors de l’école[3].
Les
évidences disponibles sur les deux problématiques renvoient à des
motifs socio-culturels pour expliquer les deux pratiques ; d’où le
besoin de réaliser une étude socio-anthropologique.
En effet, ce
besoin a été exprimé dans la feuille de route sur le mariage précoce
2013-2015 adoptée par le Ministère des Affaires Sociales de l’enfance et
de la famille (MASEF) et ses partenaires.
II. Objectifs
L’étude vise à présenter une analyse socio-anthropologique approfondie du mariage précoce et de la
non scolarisation des filles.Cette
analyse mettra l’accent sur les facteurs favorisant la scolarisation
des filles et le déclin du mariage précoce. Elle prendra en compte la
diversité des caractéristiques socio-économiques, ethniques,
culturelles, et géographiques des populations.
Plus spécifiquement l’étude vise les résultats suivants :
-
Analyser les contextes socio-culturels, géographiques et ethniques
dans lesquels se pratiquent les deux phénomènes ; et permettre une
meilleure compréhension des inter agissements/interconnections
-
Décrire et analyser la dynamique de la pratique du mariage précoce
en Mauritanie dans différentes communautés et couches sociales;
-
Déterminer et analyser les facteurs/déterminants favorisant le
déclin (ou le maintien) du mariage précoce et la scolarisation des
enfants dans certaines régions/communautés de la Mauritanie ; l’analyse
portera sur l’offre, la demande et l’environnement favorable ;
-
Déterminer les principaux décideurs et facteurs influents sur la propagation de ces pratiques ;
-
Déterminer et analyser les rapports entre les parties prenantes,
cette analyse doit prendre en compte les relations de pouvoir entre
elles, et une analyse des risques dans l’esprit de « do no harm », en
vue de développer une stratégie de communication avec des messages
appropriés pour minimiser les résistances ;
-
Dégager des recommandations et pistes de réflexions qui pourraient
contribuer aux programmes de plaidoyer et de développement
d’intervention ciblées pour la scolarisation des enfants et
l’élimination du mariage précoce.
Questions de recherche
Le consultant
approfondira les questions dans la note méthodologique qui sera soumise
dans l’offre technique. Il aura à les spécifier d’avantage dans les
outils de collecte des données.
-
Au niveau de la famille
Origine de la demande du mariage précoce : extérieur, intérieur,
familiale ? Par quel biais est-elle transmise/ motivée ?
Motivations/justifications des familles, des pères, des mères, autres
membres de la famille nucléaire et/ou élargie. Lesquelles de ces
motivations/ justifications sont les plus importantes (hiérarchie) ?
Combien
de temps prend généralement la prise de décision ? Qui prend
directement la décision d’un mariage
précoce/scolarisation/déscolarisation au sein de la famille et pour
quels motifs? Y- a- t-il des rencontres de discussions pour arrêter la
décision? Quels membres de la famille nucléaire et/ou élargie sont
impliqués? La décision semble-t-elle naturelle (elle va de soi) ou
est-elle forcée? Est-ce une décision unilatérale, si oui, qui la prend
généralement au sein de la famille? Qu’est-ce qui se passe si la
décision n'est pas unanime? Rapports entre le statut matrimonial des
parents et la déscolarisation ?
L’influence de l’ambiance familiale sur les mariages précoces et la déscolarisation ?
-
Au niveau des communautés
Motivations/justifications des communautés : leaders religieux,
communautaires et socio-administratifs (éducateurs, personnels de santé,
personnels sociaux, facilitateurs/encadreurs sociaux, autres corps
administratifs), groupes organisés de jeunes, de femmes, d'hommes,
d'écoliers, etc....
A quel niveau se situe leurs rôles ? Ont-ils
eu à intervenir dans des cas de ces pratiques ? Comment étaient leurs
interventions ? Comment étaient-elles perçues ?
Quels sont les
risques et les conflits potentiels auxquels les familles et les
communautés sont souvent confrontées et comment ils sont adressés ?
-
Au niveau de l’école
Quels sont les éléments favorisant / défavorisant les deux pratiques a l’école ?
Attitudes
des enseignants en classe et pour les activitées à l’école (nettoyage
de la cour, des latrines). Contenu pédagogique sexiste. Attitude des
pairs (enfants et adolescents)
Mesures d’application de l’obligation scolaire pour les enfants en général et en particulier pour les filles mariées,
-
Au niveau du groupe référentiel secondaire (pairs)
Quels sont les effets et l’étendue de l’influence des amis et pairs
qui ont subi ou pratiqué le mariage précoce ou la déscolarisation?
-
Eléments de genre et d’âge
Quelle est la position des jeunes femmes/adolescentes et jeunes
hommes/adolescent/es, des adultes, des personnes âgées et/ou des sages
par rapport au mariage précoce et la scolarisation des enfants et en
particulier les filles ? Pourquoi dans chaque cas?
-
Eléments socio-économiques
Quel est le profil socio-économique des groupes qui pratiquent les
mariages précoces (niveau d'éducation, de revenu, éloignement/proximité
de la ville, autres facteurs à déterminer)? Quelles sont les motivations
principales de ceux/celles qui exercent l’acte (raisons économiques,
prestige/reconnaissance social/e, autres à déterminer ?
-
Eléments ethniques
Pourquoi telle communauté pratique d’avantage le mariage précoce et scolarisent/déscolarisent les filles ?
-
Eléments de changement
Qu’est ce qui a changé par rapport à ces deux pratiques ? Quel est
le niveau de ce changement ? Quelles sont les causes de ces changements ?
Est-ce durable s? Qu’est ce qui peut être fait ? Pourquoi ?
III. Méthodologie
L’étude
utilisera des méthodologies variées, incluant des méthodes
qualitatives, des méthodes quantitatives consistant à une analyse des
données d’enquêtes quantitatives existantes ; et l'examen de documents
existants pour atteindre les objectifs et répondre aux questions de la
recherche.
Les éléments méthodologiques suivants seront notamment à considérer :
-
Les méthodes quantitatives : celles-ci comprennent l'examen et
l'analyse des données quantitatives existantes. Elle portera sur
l’analyse des données des MICS 2011 et RGPH 2013, les données des
annuaires statistiques du MEN ainsi que les données administratives
disponibles ;
-
Revue documentaires : Cette analyse portera sur la revue des
recherches et études existantes sur les deux phénomènes à étudier.
Ces deux étapes serviront de base pour affiner la méthodologie de
l’enquête socio-anthropologique et les questions de la recherche ;
-
Enquête socio-anthropologique : qui prend en compte les
régions/communautés à haute prévalence, à prévalence moyenne et à faible
prévalence dans un souci de comparaison des déterminants de ces
comportements différents ; la population cible couvrira les filles
mariées précocement/non scolarisées ou déscolarisées, leurs maris, leurs
parents, les décideurs communautaires, NGO et sociétés civiles
travaillant dans le domaine, les entités gouvernementales ….ect
-
Analyse des contextes socio-culturels, géographiques et ethniques
dans lesquels se pratiquent le mariage précoce et la non
scolarisation/déscolarisation des filles;
Le volet qualitatif de l’étude doit combiner des approches
anthropologiques et sociales et prendra en considération l’analyse des
déterminants à tous les niveaux, le profil social des filles/garçons
victimes du mariage précoce et/ou non scolarisé(e)s /déscolarisé(e)s et
celui de leur famille, les raisons et motifs du mariage et de non
scolarisation/déscolarisation, le statut des petites filles
mariées/scolarisées dans la communauté et le cadre institutionnel dans
lequel on pratique le mariage précoce/scolarisation/déscolarisation.
1.Gouvernance de l’étude et engagement des partenaires.
L’unité suivi évaluation sera le gestionnaire de l’étude en
coordination avec le chef de la section Protection ou son délégué. Le
gestionnaire doit accompagner et animer tout le processus de l’étude et
s’assurer du respect des normes et standards de qualité en coordination
avec le comité de pilotage. Il veillera également à ce que le comité de
pilotage de l'étude soit informé de l'état d'avancement.
*Le Comité de pilotage
sera*présidé par la Direction des Etudes, de la Coopération et du Suivi
du Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille et
comprendra :
· Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (Direction de l’enfance, Direction de la promotion féminine);
· Ministère de la santé /Programme National de la Santé de Reproduction
· Ministère de l’éducation nationale/Direction des Stratégies de la Planification et la Coopération ;
· Ministère des Affaires Islamiques et de l’enseignement originel /Direction de l’orientation islamique;
· Office National de la Statistique ;
·
Ministère des Affaires Economiques et du Développement/Direction
Générale de la politique Economique et des Stratégies de Développement;
· Agence nationale du registre des Populations et des Titres sécurisés ;
· UNICEF
· UNFPA
· ONG Action
· ONG CORDAK.
Le secrétariat de ce comité sera assuré par un comité technique désigné par celui-ci.
Comité scientifique
: l’Université (de Nouakchott) partenaire clef dans cette étude mettra
en place un comité scientifique pour accompagner tout le processus de
l’étude.
Le Contrôle de qualité: les
TDRs, la méthodologie et les rapports seront revus par le comité de
pilotage, le comité scientifique, le bureau régional de l’UNICEF pour
garantir la qualité.
Equipe de chercheurs
: l’université mettra en place un dispositif de chercheurs qualifiés
qui aura la responsabilité de mener l’étude conformément au mémorandum
qui sera signé entre l’UNICEF et l’Université. L’équipe de recherche
proposée par l’université doit être bilingue (français et arabe) et
disposer des étudiants issues de toutes les communautés mauritaniennes.
Encadrement technique de l’étude
: le bureau d’étude/consultants assurera l’encadrement technique de
l’étude conformément aux TDR et aux tâches décrites ci-dessous
V. Rôles et responsabilités de l’institution/consultant international
L’institution/
consultant aura à travailler en étroite collaboration avec l’équipe de
recherche de l’université de Nouakchott. Ils auront à :
-
Initier les contacts avec le comité de pilotage dirigé par le
Directeur des études, de la coopération et du suivi du MASEF pour
préciser l’orientation générale de l’étude ;
-
Collecter la documentation la plus exhaustive possible sur les deux
phénomènes étudiés et procéder à son analyse tout au long du travail ;
-
Elaborer et soumettre à la validation du comité de pilotage la
méthodologie détaillée de l’étude y inclus les questions et l’aire de
recherche, les outils de collecte et le plan d’analyse ;
-
Développer les guides de supervision et d’entretiens ;
-
Former les étudiants sur les techniques des enquêtes socio anthropologiques ;
-
Superviser le déroulement de la phase de terrain conformément à la méthodologie convenue ;
-
Procéder au traitement et à l’analyse des données ;
-
Préparer et soumettre un premier draft de rapport y inclus un résumé
exécutif, des recommandations et pistes de réflexions qui pourraient
contribuer aux programmes de plaidoyer et de développement
d’interventions ciblées pour l’élimination des mariages précoces et la
scolarisation universelle des enfants(notamment les filles)et en annexe les tableaux de synthèse des données ;
-
Recueillir les avis du comité de pilotage ;
-
Ajuster le document aux commentaires recueillis et soumettre un
draft finalisé qui ne sera considéré comme final qu’après approbation du
comité de pilotage.
IV. Produits attendus
-
Une note de cadrage détaillée avec la méthodologie, les outils de
collecte des données, et une esquisse de plan d’analyse. Cette note fera
également ressortir, le point de vue/l’appréciation du consultant par
rapport aux TdRs et sa compréhension du travail attendu;
-
Revue de littérature sous forme de rapports synthèse des évidences existantes en Mauritanie et pays similaires.
-
Des rapports périodiques sur le déroulement de l’étude ;
-
Un rapport intermédiaire de fin de collecte de données qui présente
une liste provisoire des facteurs déterminants de la pratique de deux
phénomènes ;
-
Un rapport ethnographique ;
-
Un draft de rapport d’étude qui sera soumis aux observations des commanditaires et du comité de pilotage ;
-
Un rapport final de l’étude prenant en compte les observations/recommandations du comité de pilotage ;
-
Un résumé exécutif qui récapitule les principales conclusions de
l’étude ainsi que les recommandations d’ajustement des approches, des
interventions en cours et des outils disponibles.
Durée de l’étude
L’étude s’étalera sur une
période de 105 jours répartie sur la période de l’étude (9-12mois), qui
pourrait à titre indicatif, être ainsi répartie en tenant compte des
différentes étapes du travail :
Etape 1 : 40
jours pour la revue littérature et la production de la méthodologie et
des outils de collecte et d’analyse des données incluant révision et
ajustement aux recommandations du comité de pilotage ;
Etape 2
: 10 pour la formation des étudiants sur les techniques des enquêtes de
terrain socio anthropologiques y compris la production des guides et
des fiches ;
Etape 2 : 30 jours de mission de supervision de déroulement de l’étude ;
Etape 3 : 20 jours pour la production et le dépôt du draft initial ;
Etape 4 : 5 jours pour le recueil, l’ajustement du rapport aux recommandations du comité de pilotage et finalisation du rapport.
Profil recherché
Le consultant chef d’équipe doit être :
-
titulaire d’un diplôme universitaire dans le domaine des sciences
sociales (BAC+5 ou doctorat en anthropologie, sociologie ou autres
domaines connexes) ou disposer dans l’équipe d’un anthropologue ou d’un
sociologue ;
-
affilié à un laboratoire de recherche universitaire
-
expérimenté/e en matière recherche anthropo-sociologique opérationnel (au moins 10 ans d’expérience);
-
expérimenté/e dans l’étude des pratiques néfastes et la mise en œuvre d’approches participatives et des droits humains ;
-
Connaissance/expérience du contexte mauritanien/sous-région
-
Maitrise du français requise, maitrise de l’arabe serait un avantage
[1] Enquête par grappes à indicateurs multiples de Mauritanie
[2] Entre autres les grossesses précoces, et les décès maternels
[3] Selon les données de l’annuaire des statistiques scolaires 2013/2014 et le RGPH 2013
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