Les salariés n'hésitent plus à parler de leur entreprise sur les réseaux sociaux. Louanges ou critiques, les entreprises ne peuvent ignorer ce phénomène et doivent aborder la question avec leurs salariés.
Des commentaires désobligeants dans un cas sur cinq
15% des salariés du privé avouent parler de leur entreprise sur des réseaux sociaux, révèle une enquête menée par Hopscotch, société de relations publiques, et l'institut de sondage Viavoice. Si le chiffre peut paraître faible, il représente tout de même 2,5 millions de personnes dans le secteur privé, souligne l'étude. Mais que les entreprises se rassurent : les deux tiers en parlent positivement. Reste tout de même un sur cinq qui est critique à l'égard de son employeur et le fait savoir. "21% c'est peu mais ça peut être beaucoup", prévient François Miquet-Marty, président de l'Institut Viavoice. Le web est en effet une formidable caisse de résonance. Les plus critiques sont les 25-34 ans, "qui s'interrogent sur leur place dans l'entreprise", analyse-t-il, et les ouvriers plus que les cadres.
La judiciarisation, une solution insuffisante
86% des salariés ont conscience qu'ils prennent des risques en parlant de leur entreprise sur les réseaux sociaux. Comme le souligne François Miquet-Marty, "le sondage a été réalisé en décembre, à un moment où des événements d'actualité ont mis la lumière sur ce point ". Des affaires où des salariés ont été licenciés pour avoir tenus des propos injurieux sur des collègues ou supérieurs hiérarchiques sur Facebook ont en effet été médiatisées ces derniers mois (lire notre article). Pour autant, la judiciarisation de ce phénomène a ses limites. D'une part parce les juges ont récemment sanctionné des salariés qui avaient fait preuve de diffamation ou de dénigrement à l'égard de personnes nommément visées appartenant à leur entreprise. Il peut être plus aléatoire de demander la condamnation du salarié qui critique directement son entreprise, la liberté d'expression s'étendant au-delà des murs de l'entreprise (sauf abus bien sûr). D'autre part, parce que, comme le souligne Jérôme Lascombe, président d'Hopscotch, "un procès ne va pas régler le problème".
Sensibiliser les salariés à la question
Comment alors les entreprises peuvent-elles appréhender ce phénomène ? "Il faut définir des règles normatives par le biais d'une charte informatique par exemple ou délivrer des conseils et des recommandations aux salariés afin de les sensibiliser", explique Jérôme Lascombe. Pour l'heure, peu ont pris soin de poser des limites dans un document interne. Seulement 12% des salariés disent avoir été sensibilisés par une charte ou un guide de conduite. Il peut être aussi judicieux de former "des ambassadeurs", à savoir des collaborateurs qui deviennent un contact privilégié de l'entreprise sur les médias sociaux et accompagnent les autres salariés. Enfin, il peut être bon de rappeler aux salariés que ce qui est écrit sur le web reste, et que critiquer son entreprise peut se retourner contre le salarié à l'égard de son futur employeur", met en garde Jérôme Lascombe.
(*) Source Ifop - Octobre 2010
(**) Source Atelier BNP Paribas Ifop - Novembre 2010.
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