Hier simples répertoires des documents de l'entreprise, les intranets muent vers des outils plus collaboratifs, plus sociaux, en digérant les concepts issus du Web 2.0. Une mutation impérative au risque d'être peu à peu marginalisés.
Dans cette étude (Global Intranet trends 2011), menée auprès de 440 entreprises dans le monde, la mutation semble d'ailleurs largement engagée. Ainsi, 30 % des organisations sondées expliquent que leur intranet est déjà soit un outil pleinement collaboratif, soit en intègre certaines fonctions. 40 % des entreprises interrogées se sont, elles, contentées de jeter des ponts entre leur intranet et leurs outils collaboratifs, déployés par ailleurs.
Non plus des filiales, mais des "tribus"
Cette irruption du Web 2.0 apparaît aussi nettement dans le palmarès de la 13ème édition du prix Intranet, organisé par le groupe Cegos et récompensant les meilleurs projets en la matière. En novembre dernier, le jury de ce prix a ainsi distingué le groupe Pierre & Vacances Center Parcs pour son projet "Kit" précisément inspiré d'un modèle de réseau social. Les filiales y sont d'ailleurs baptisées "tribus". L'objectif affiché par ce groupe européen (plus de 9 000 personnes) étant de renforcer les échanges entre ces "tribus", la société n'ayant pas hésité à humaniser ces communautés par le recours à la vidéo notamment. Le site recueille 20 000 visites par mois. Au-delà de cet exemple emblématique et faute de budget suffisant, la tendance est plutôt à l'expérimentation sur des communautés bien identifiées ou sur des projets de développement, signale le groupe Cegos.Favoriser l'évolution professionnelle.
Ces évolutions bouleversent la notion même d'intranet. Comme le note NetStrategy, ce dernier devient plus centré sur l'utilisateur, à mesure qu'il intègre des espaces collaboratifs ou sociaux. Possibilité de participer à des communautés publiques ou restreintes (afin d'échanger entre pairs ou structurer et partager les connaissances métiers de l'entreprise) ou de prendre en main son évolution professionnelle au sein de l'organisation (auto-évaluation, parcours de mobilité interne, accès à des sessions de formation...). Pour certaines organisations, ce dernier point revêt une importance stratégique, notamment dans des entreprises fortement tournées vers la technique et touchées par une vague de départs à la retraite. C'est ainsi le cas d'ERDF, avec son projet "e-compagnonnage", également lauréat du dernier prix Intranet, ou de la branche Infrastructure de la SNCF.Cette inflexion vers des intranets plus sociaux rejoint d'ailleurs celle consistant à muer l'intranet en véritable outil de travail, regroupant les informations ciblées nécessaires au travail quotidien de tel ou tel utilisateur (via des technologies permettant d'afficher de petits modules poussant des données venant d'autres applications : ERP, décisionnel, etc.). Reste à organiser et piloter cette mutation de l'intranet en espace de travail Web, "ensemble d'informations, d'outils collaboratifs et de communication, d'applications métiers ainsi que d'environnements réseaux personnels et professionnels nécessaires au travail d'un individu", selon la définition qu'en donne Jane McConnell. Et à tenir le cap. Car, comme l'explique l'étude de NetStrategy, il faut compter entre 2 et 3 ans avant que les apports des médias sociaux ne commencent à être perçus par l'organisation.
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