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22 janvier 2011

Développer son entreprise : la tendance 2011

La réponse classique et lapidaire à cette question récurrente, surtout pour une PME, est : “Innover et exporter !
Plus en profondeur est la réflexion sur le projet fondamental de la PME. La vision à long terme de son dirigeant est-elle claire ? A-t-il bien défini la mission, la raison d’être même de l’entreprise, et les valeurs qui vont porter son développement ? La notion de “projet d’entreprise”, qui avait fait florès dans les années 1980, pour être ensuite décriée, reprend toute sa vigueur à une époque où les salariés veulent comprendre le sens de leur action au sein de l’entreprise.


Elaborer ou mettre à jour son projet d’entreprise est un travail de comité (de direction, le cas échéant) pour une petite journée de séminaire, et un délivrable de quelques pages.
C’est la première des “cinquante bonnes pratiques” pour développer son entreprise [1]. Les autres sont essentiellement du registre des méthodes dites “d’excellence”, et surtout du registre humain.
La réponse à la question initiale est qu’il n’y a évidemment pas de recette, mais simplement une impérieuse nécessité de cohérence entre le projet, le plan stratégique et les actions concrètes au quotidien. “L’excellence” réside dans cette cohérence et dans la volonté de progrès continu. La difficulté en PME est “le nez dans le guidon” qui limite le temps de réflexion et… provoque parfois la chute.

Quelle va être la “tendance” 2011 ?

La réussite d’une PME n’est pas une question de mode, heureusement. En revanche une entreprise ne peut ignorer les mutations de son environnement direct. La crise économique et financière semble perdurer, malgré quelques signes de reprise en Europe et l’incontestable ascension du géant chinois.
Ces phénomènes annoncent  un changement inéluctable de notre système socio-économique; il sera lent et progressif. Une nouvelle forme de “développement durable” est annoncée depuis plusieurs décennies. Sa concrétisation, au sein des entreprises, est portée par la “responsabilité sociétale” (RS).

La première norme internationale en la matière a été publiée en novembre 2010, après plus de cinq ans de travaux d’une centaine de pays ayant fait contribuer de multiples parties prenantes : entreprises, syndicats, Etats, ONG et consommateurs. Cette norme, ISO 26000 [2], est titrée : “Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale”. Elle est compatible avec tous les référentiels qui existaient jusqu’alors : les principes de l’OIT (Organisation internationale du travail), de l’OCDE et du Pacte Mondial (émanation de l’ONU), ainsi que les indicateurs extra-financiers du GRI (Global reporting initiative).

En France, tous les groupes cotés ont, depuis les lois NRE (Nouvelles régulations économiques) de 2001 et 2003, l’obligation de publier annuellement un rapport de développement durable. Le Grenelle 2 va étendre le champ d’application à toutes les entreprises de plus de 500 salariés. La démarche sera probablement élargie à terme. Les PME, non encore concernées sur le plan législatif, le sont déjà par les spécifications d’achats de leurs grands clients (par des clauses sociales et environnementales notamment). N’est-il pas temps, dès 2011, d’anticiper cette tendance de fond ?

La RS : une opportunité !

Voilà bien le fil conducteur de cet article : une PME qui redéfinit son projet de croissance – ou simplement de survie ! – doit anticiper les évolutions profondes de son environnement socio-économique. Elle avait su le faire, dans les années 1990, en s’impliquant dans le management de la qualité (par la norme ISO 9001, qui avait bien évolué en version 2000). Elle poursuivait sa démarche, plus récemment, en envisageant une certification ISO 14001 (management environnemental).
L’ISO 26000, non certifiable mais totalement adaptable au contexte propre à l’entreprise, couvre l’ensemble des domaines environnementaux, sociaux et sociétaux, dans la perspective d’une performance globale de l’organisation.

En constatant qu’un moteur de recherche Internet cite près de 300 000 articles sur le sujet “Responsabilité sociétale”, le dirigeant de PME a deux solutions : rester attentiste, ou lancer sa démarche de RS.
Dans le premier cas il prend un risque : celui d’être décalé du marché à court ou moyen terme. Dans le second, il saisit l’opportunité d’aborder sa réflexion de développement sous un angle nouveau, et très ouvert. Rappelons que les quatre motivations principales d’un dirigeant pour lancer une démarche de RS sont :

1.    l’image de son entreprise vue par ses clients, ses salariés, actionnaires et autres parties prenantes;
2.    la dynamique de progrès et d’innovation générée au sein de l’organisation;
3.    l’attractivité de l’entreprise pour les candidats au recrutement;
4.    une meilleure gestion de ses risques économiques, sociaux-sociétaux et environnementaux.

Le choix appartient bien au dirigeant, en premier ressort. La norme ISO 26000 souligne que la principale des sept “questions centrales” de RS est… la gouvernance de l’organisation !

Par: Gérard CAPPELLI 



 
 

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