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13 mars 2011

Ce que les entreprises attendent des jeunes diplômés

Directrice carrières et prospective à l'Edhec, Manuelle Malot détaille les principales qualités demandées aux jeunes candidats dans un marché de l'emploi qui s'internationalise.


L'internationalisation du recrutement a t-elle des conséquences sur le niveau d'exigence des entreprises ?
La mondialisation du recrutement et du sourcing [l'identification des candidats correspondant aux profils recherchés] influe naturellement sur les compétences attendues des jeunes diplômés qui aspirent à une carrière internationale. Quel que soit le cursus universitaire, le projet professionnel ou la nationalité du candidat, on constate une certaine normalisation des exigences minimales souhaitées en termes d'excellence académique, d'exposition internationale et professionnelle et de comportements.

Qu'entendent les entreprises par "excellence académique" ?
Lorsque le terrain de jeu -c'est à dire le marché de l'emploi- est international, la concurrence se fait entre les meilleurs candidats des plus grandes institutions de formation européennes. En plus de l'origine du cursus, l'excellence des résultats académiques est donc aujourd'hui contrôlée par les recruteurs. Les entreprises apprécient toujours autant les parcours de formation sélectifs qu'elles ciblent en priorité, mais elles s'intéressent aussi aux performances des étudiants durant leur scolarité. Il n'est plus rare que les entreprises ne sélectionnent que les étudiants classés dans le premier quart de leur promotion, voire les 10% arrivés en tête. Certaines entreprises demandent même aux établissements leur "dean list", c'est-à-dire la liste des étudiants "choisis" établie par la direction de l'école. Le report des notes et du classement de sortie est très souvent demandé dans les dossiers de candidature. Par ailleurs les recrutements internationaux obligent la transcription des résultats en "degree", points Ucas ou GPA.

Quelles sont leurs nouvelles attentes en termes d'ouverture à l'internationale ? Les séjours internationaux de moins de six mois ne sont presque plus considérés. Idéalement, les jeunes diplômés doivent avoir étudié, et si possible travaillé, une année complète. Un échange universitaire long et diplômant, suivi d'au moins six mois de stage, tend à devenir la norme minimale. Heureusement en France, de nombreux établissements d'enseignement supérieur ont rendu obligatoires ces séjours à l'étranger et la génération Erasmus est plutôt bien armée. Le corollaire de cette exigence est que la pratique de l'anglais doit être courante à l'écrit comme à l'oral, et prouvée par des scores aux tests de type Toefl, Ielts ou Toeic. Une deuxième langue est fortement souhaitée.

Et sur l'expérience professionnelle ? On note moins de nouveauté, à l'exception du renforcement du niveau d'exigence en termes de contenu, qui sera maintes fois évalué par des questions précises dans les différentes étapes du recrutement. Les recruteurs attendent plusieurs stages ou activités professionnelles et associatives d'une durée minimale de 18 mois, si possible dans des secteurs d'activité et sur des fonctions identiques ou connexes à celle pour laquelle il embauche.

Quels sont les comportements et traits de personnalités attendus par les entreprises ? C'est sans doute sur ce point que les entreprises sont le plus vigilantes. Elles tendent autant que possible à mesurer précisément et très concrètement les traits de personnalité saillants de leurs futures recrues, en multipliant les épreuves dans les processus de recrutement. On retrouve systématiquement les grands classiques, tels que les capacités de communication écrites et orales, le travail en équipe, les relations interpersonnelles, la négociation, l'ouverture d'esprit, l'approche proactive, les capacités de travail et l'envie de réussir. Mais les recruteurs veulent aussi que les jeunes diplômés le justifient par des expériences et exemples concrets: leurs capacités de travail en réseau, de décision et de résolution de problème avec des solutions simples et malines, de raisonnement abstrait, verbal et numérique, leur sens du client et du résultat ou leur potentiel de leadership. Le tout bien sur avec sérieux et...si possible le sens de l'humour!


Par: L'Expansion.com 



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L'employeur idéal vu par les jeunes diplômés

Internationale, flexible et participative, voilà comment les futurs actifs imaginent l'entreprise de demain, selon une enquête du cabinet Deloitte.


Reuters/Shannon Stapleton
A quoi rêvent les jeunes diplômés ? C'est sur cette question que s'est penché le cabinet d'audit Deloitte depuis début novembre. Les résultats de l'enquêtemenée auprès d'étudiants bac+5 recoupent les attentes souvent prêtées à la "génération Y", ces jeunes aujourd'hui âgés de 20 à 30 ans.
Pour les séduire, l'entreprise doit d'abord être internationale. Ils sont 70% à préférer un employeur de dimension mondiale à une structure présente seulement sur un marché national. 51% des sondés voient d'ailleurs dans la mobilité internationale un moyen d'élargir ses compétences, seulement deux points derrière une évolution hiérarchique ou transversale. Plus de la moitié des futurs diplômés attendent aussi que leur entreprise combine plusieurs "secteurs d'activités et expertises", alors que seuls 13% d'entre eux rêvent d'une entreprise "mono-secteur".

Sacro-sainte vie privée Fidèles à la réputation de leur génération, les jeunes diplômés plébiscitent les horaires flexibles et un temps de travail qui permet de concilier vie professionnelle et privée. Pour 38% d'entre eux, le respect de cet équilibre est la première valeur à attendre de l'entreprise. A titre de comparaison, la parité homme-femmes arrive dernier (12% seulement), loin derrière la responsabilité sociale et environnementale (23%), l'intégrité et l'éthique (32%). Ce qui ne les empêche pas d'être très majoritairement favorables à l'utilisation d'outils technologiques qui permettent une utilisation 24h/24, smartphones et ordinateurs portables par exemple...
85% des sondés souhaitent aussi consacrer moins de 45 minutes au trajet entre domicile et bureau. Ils sont 92% à refuser le télétravail mais demandent quand même à pouvoir travailler occasionnellement de chez eux. Plus de la moitié des jeunes rêvent aussi d'une entreprise située dans une grande métropole, en centre ville ou dans des quartiers d'affaires. Seule question qui n'obtient pas de réponse franche, le choix de l'open-space ou du bureau fermé, qui recueillent respectivement 52 et 48% des voix.

Moins de différences hiérarchiques L'employeur idéal, "celui dont vous rêvez et qui vous donnerait vraiment envie de vous investir par son management, ses valeurs, son identité", c'est aussi une entreprise qui privilégie une organisation en réseau, sans différences hiérarchiques, même si un tiers des sondés adhère toujours au principe d'une organisation pyramidale, avec un centre décisionnaire unique. Les autres préfèrent sans surprise un "management participatif", plutôt que "paternaliste". Cette attente se traduit notamment par l'attention portée à l'esprit d'équipe et de communauté au sein de l'entreprise. Plutôt que le diplôme, c'est la personnalité qui arrive en tête des critères de recrutement souhaités pour 80% des sondés.

L'enquête a été réalisée du 2 au 20 novembre 2010 auprès de 400 étudiants de 17 écoles de commerce, de 4 écoles d'ingénieurs, de 3 universités et de 3 écoles d'actuariats.


Par: L'Expansion.com 


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